Eh bien il faut croire que le com de ce cher Lazalong m'a reboostée un grand coup... Je m'y remets, avec dans l'espoir de boucler les compte rendus détaillés d'Ecosse (de l'an dernier oui oui) avant les grandes vacances. Et puis ça me permet de varier un peu les plaisirs avec le crayon (une ou deux notes en tête, il ne faudrait pas que je les oublie), et surtout de me changer les idées au milieu d'un quotidien professionnel un peu usant. Car après tout, quoi de mieux que de se replonger dans des vacances inoubliables pour s'aérer les neurones ?

Voici donc la suite de nos péripéties écossaises. Pour ceux qui n'avaient pas suivi le début, tout est trouvable ici, et pour mémoire, nous venions de prendre le bus pour Oban, après quelques jours de météo pénible et un départ manqué.


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Ce matin, lever tranquillou vers neuf heures... J'émerge la dernière du dortoir (les auberges de jeunesse en dehors des grandes villes ne seraient-elles fréquentées que par des hyperactifs ?) mais discute tout de même quelques instants avec une petite mémé qui est encore là, super sympa, qui elle aussi a fait du vélo toute sa jeunesse. Je rejoints ensuite Dou en bas. Petit déjeuner copieux, le temps est presque beau (comprendre "pas de vent et peu de pluie") et on est presque dégoûtés, car du coup, au lieu de rester à l'auberge d'Oban, on aurait pu faire une étape à vélo... Mais puisque, par prudence, nous avons déjà fait toutes nos réservations...
Tant pis, on va en profiter pour se faire une petite excursion sur la côte, et essayer d'atteindre les châteaux proches. De manière tout à fait pertinente, Dou nous fait remarquer que nous sommes à présent drogués : nous ne pouvons visiblement plus nous passer de notre dose quotidienne de vélo ! On longe donc la berge sur quelques centaines de mètres... C'est bizarre de rouler sans bagages, les vélos paraissent si légers, et les cotes sont avalées avec une telle aisance ! Nous arrivons rapidement en vue des ruines du château de Dunollie.

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Une petite pause photo et nous repartons vers le Nord, en prenant vaguement la direction du prochain château, que nous avions repéré sur une grande carte topo à l'auberge. Nous choisissons la route au pifomètre (merveilleux instrument), mais de toutes façons, la direction est simple à suivre, et on traverse quelques coins supers beaux. Partout, des moutons avec leurs agneaux, au milieu de la campagne... c'est vraiment agréable. La route vient mourir sur une plage, et ça fait une drôle d'impression de marcher dans le sable... Pour Dou comme pour moi, cela fait des années ! Héroïquement, Dou fait même une pseudo tentative de trempette d'orteil dans les flots glacés.

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Quelques photos débiles plus tard (ne rêvez pas, je ne posterai rien), nous repartons à l'assaut de la piste cyclable 78, qu'on a repérée en haut de la plage.

Ca monte, ça descend, et pas qu'un peu, mais on s'en fiche, à vide, nos vélos nous donnent la sensation d'être des motos de course.
En fait, la piste nous fait passer de l'autre côté du relief, au milieu de collines presque sauvages, et cette langue d'asphalte noire toute neuve se déroulant au mileu de nulle part a quelque chose d'irréel. En quelques dizaines de minutes, nous sommes au petit village de Duneg, et nous demandons notre route car le château de Dunstaffnage n'est toujours pas en vue. Un papi à l'accent à couper au couteau (et promis, je n'exagère pas) nous redirige, et finalement on trouve assez facilement, même si ce fichu tas de cailloux est vraiment bien caché.

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Le château a de l'allure, mais il n'est pas très grand, encore un peu en ruines, et nous décidons de ne pas payer pour visiter simplement un donjon basique, d'autant plus qu'il y a une course d'orientation pour gamins sur le site... J'avoue que j'ai sacrément eu envie d'être à leur place, à cavaler partout avec une boussole... Mais d'un autre côté, c'est un peu ce qu'on est en train de faire ^^. On croise quatre canard se déplaçant inlassablement en file indienne, un troupeau de marmots en combinaison intégrale (en mode astronaute limite), des lapins, re des moutons, et nous enfourchons nos montures pour le retour vers Oban.

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Il recommence à pleuvoir, mais cela ne nous empêche pas de faire des pauses régulières pour apprécier le paysage car il y a vraiment de belles scènes.

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Dou aperçoit même au passage un sentier pour atteindre les ruines de Dunollie... Ni une ni deux, nous cachons nos vélos dans les buissons et nous gravissons le petit chemin escarpé et bien boueux. Le donjon est dans un sale état, mais on peut y monter, et au moins, ce n'est pas touristique pour deux sous, et l'ambiance "Indiana Jones" est au rendez-vous. Nous faisons les kékés dans les ruines puis rentrons à l'auberge, bien trempés mais contents.

Et c'est au moment où nous nous disons enfin que notre bonne humeur fait fi du mauvais temps que l'appareil photo décide de faire des siennes. Le moral retombe en flèche. Ce n'est pas la fin du monde, mais nous commençons à accumuler les galères, et 400 euros dans le vent, sans compter le reste des vacances sans souvenir, ça plombe un peu : et s'il était vraiment foutu ? Finalement, après un peu de repos (ça doit être frileux ces trucs), il fonctionne à nouveau. Allez comprendre. Autre constatation : le temps de notre balade, la population de l'auberge a changé du tout au tout. Nous avons troqué tous nos petits vieux contre des familles pleines de marmaille. Pas sûr qu'on gagne au change ^^'

Pour l'après-midi, nous décidons d'aller visiter la distillerie d'Oban. Bien nous en prend, car nous passons vraiment un bon moment. Les locaux sont intéressants, le guide sympa et captivant et la dégustation... donne envie d'y revenir ! Nous sortons enchantés bien que toujours frigorifiés. Sur le retour, nous croisons quelques "pouic-pouic" (merci Dou pour cette identification de naturaliste professionnel), et faisons un arrêt à la chocolaterie que nous avions repérée, dans l'espoir de poursuivre sur la carte gourmande. Déception, ce n'est qu'un simple magasin à la vitrine embuée.

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Tant pis, nous rentrons à l'auberge pour nous réchauffer un peu. Nous n'en ressortirons que pour aller acheter les billets de ferry, quelques victuailles, et tremper définitivement notre troisième pantalon. Heureusement qu'il existe ces merveilleuses dry room et que nous avons pu faire une machine (l'air de rien l'aspect logistique est tout de même assez important lors d'une telle vadrouille ^^').

Pour le reste, on décide de rester posés à l'auberge, discutons un peu avec un autre cycliste français ayant fait peu ou prou la même route que nous, nous offrons une belle tranche de rigolade avec une famille ayant coincé son dîner dans la poëlle (merci l'effet ventouse) et essayant de l'en sortir au marteau pour finalement asperger toute la cuisine, nous demandons de manière tout à fait innocente quel est ce vieux bonhomme qui accompagne à lui tout seul une bande d'une dizaine de gamins et enfin préparons nos sacs pour le lendemain, car nous nous levons tôt pour prendre le premier ferry.

Bilan de la journée, froid et humide (non ?) mais se finissant sur du très positif alors qu'elle aurait parfaitement tourner à la journée pourrie de chez pourrie. Allez hop, au lit, le lendemain s'annonce rude !