Lever tôt ce matin, car nous devons prendre le bus pour Oban à 9h10. Le réveil sonne donc à 7h30 et nous émergeons doucement. Il pleut encore et toujours, et il fait toujours froid... On va bien finir par s'y faire ! Petit déjeuner sous le shelter, après deux allers-retours à la tente parce que j'ai oublié ma cuillère pour les céréales. Céréales que je ne mangerai d'ailleurs pas au final, car on préfère finir le frais de la veille, toujours à cause de l'absence de frigo. Le délicieux petit déjeuner se voit donc constitué de sandwiches pain/brie/infâme jambon de dinde gluant. CPBMCPG. Après cette horreur, on n'a vraiment plus le coeur de manger quoi que ce soit d'autre, et on tire le premier à passer à la douche à Pierre-feuille-ciseaux. Dou gagne, mais finalement ça ne change pas grand chose : l'intérêt étant d'avoir la serviette sèche, quand ladite serviette est toujours humide de la veille parce que rien ne sèche dans la tente, eh bien ce n'est qu'une victoire de principe :P.
De retour à la tente après mon tour de douche (sous la flotte), je m'inquiète un peu de l'heure, car j'ai vu que la laundry (buanderie) -qui est censée ouvrir à 8h30- était bel et bien ouverte, ce qui n'augure rien de bon pour notre timing. Dou a déjà empaqueté ses affaires et je m'active pour faire de même tandis que lui prend une photo pour voir l'heure (souvenez vous de notre technique de la mort grâce à l'appareil numérique pour compenser notre absence de montre ^^'). Et là, catastrophe, 8h50 déjà, et la tente n'est pas encore repliée ! Mais comment a-t-on pu tant traîner sans s'en rendre compte ? Il est hors de question que nous rations ce foutu bus, et nous passons en mode "Go go go marines !". Dou charge les vélos tandis que je replie la tente, complètement trempée car il ne cesse de pleuvoir depuis ce matin. On enfourche nos montures de guerre et pédale le plus rapidement possible jusqu'à l'arrêt de bus, car la tache rouge que nous apercevons au loin nous inquiète : c'est la couleur caractéristique des bus de la West Coast Company, ceux qui nous devons prendre, et ne pas rater. Heureusement, ce ne sont que les bus des autres lignes, et nous nous retrouvons finalement à patienter un bon quart d'heure. Juste le temps d'être bien mouillé quoi.
Enfin, c'est le soulagement : le bus arrive, avec le même chauffeur que la veille, qui rigole de nous voir. Il nous ouvre les soutes et on y cale les vélos avant de poser nos fesses au sec. C'est parti pour 1h30 de route, sur la voie qu'on aurait dû emprunter à vélo... Eh bien on est contents de le faire en bus. Il flotte, il y a du vent, ça monte... On aurait vraiment dégusté. Ceci dit, les paysages sont vraiment splendides. Les montagnes sauvages, l'herbe déroulée en tapis, partout les grandes étendues lisses ponctuées de sortes de mamelons rocheux... les villages pittoresques, et absolument partout, des moutons, avec plein d'agneaux. Leur nombre est impressionnant. Mais en passant dans les villages, on se rend compte que tous les hameaux sont vraiment tous petits : un musée par ci, un site archéologique par là... Des attractions et visites très chouettes, mais jamais de quoi occuper une journée. Il faut donc le prévoir dans son itinéraire : en voiture, ce coin, ça va, mais à vélo, c'est une autre soupe, surtout par ce temps.

On arrive à Oban à 10h45 et fait nos adieux au chauffeur un peu rustre mais finalement très sympa. Ca fait tout bizarre, nous voilà à la mer, avec d'énooormes mouettes...






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Comme un rituel, nous filons à l'office du tourisme, où l'employée se fiche un peu de Dou, car "Oui, on a une auberge de jeunesse, elle est justement indiquée sur la carte que vous me tendez, juste ici". You noobzor, oui merci. Huhu. On roule directement à l'auberge pour y poser nos affaires, mais une fois de plus la réception est fermée et n'ouvre qu'à 14h. Heureusement, cette fois, on peut laisser nos affaires dans les casiers cadenassés, et zou, on file en ville pour trouver de quoi manger. et là, c'est la catastrophe. Que c'est cher ! Le moindre Fish N'Chips ou Burger Toupouri fait au minimum 5£, c'est énorme ! On tourne un bon moment en ville pour trouver de fichus sandwiches triangles à deux francs pas bons mais pas chers, mais comme on fait chou blanc, on décide d'aller faire un tour dans la ZAC que nous avions traversée en bus, qui est situé un peu plus loin mais facilement atteignable à vélo. Heureusement, sur la route, on tombe sur une espèce de brasserie/salon de thé qui propose pour le prix d'un plat ailleurs un combo sandwich/café/scone qui nous convient bien. Bizarrement les scones étaient complètement différents de ceux que j'avais faits avant notre départ... Pas très dur me direz vous, vu l'espèce de Lambas que j'avais produit (dense, bon, et Ô combien nourrissant). En ressortant on repasse à l'office du tourisme prendre quelques prospectus et le fameux weather forecast (prévisions météo) pour essayer de planifier au mieux les jours à venir. Ce n'est pas réjouissant. De la pluie, du vent, et des températures oscillant joyeusement entre 2 et 11°C pour les quatre jours à venir. Ca craint. On revient à l'auberge pour régler la nuit et on prépare un vague plan de bataille, qui reste à affiner en fonction de certaines infos à trouver en ville.On repart, cette fois à vélo, en direction de la gare pour acheter nos billets retours pour Glasgow en train. Mieux vaut s'y prendre à l'avance, car pour voyager avec nos machines de guerre sur le réseau ferré écossais, il faut réserver à l'avance (merci les blogs de cyclistes ayant traversé l'Ecosse et qui m'ont permis de le savoir). On attrape au passage les horaires de ferry pour l'île de Mull et on va faire les courses à la ZAC. Aldi est notre ami, on y trouve presque tout à pas trop cher, mais c'est la croix et la bannière pour trouver un foutu réveil. Oui car, détail qui n'en est pas un, l'auberge où nous avons établi notre QG ne fait pas de dortoirs mixtes. Avec un portable pour deux, il va être difficile de nous réveiller tous les deux si on a besoin de partir de bonne heure. D'où la recherche désespérée d'un réveil depuis notre arrivée à Oban. Mais même les poundshops (sortes de multibazars) n'ont pas ça en stock. On se retrouve donc à enchaîner sur le Tesco, puis le LiddL. On finit par trouver notre bonheur pour 2£ chez Argos, une sorte de Trois Suisses écossais. A tout hasard, on demande pour ces maudits water proof trousers, mais c'est à croire que les écossais eux-mêmes sont water proof car ici non plus, on n'en trouve pas.

On dépose les courses à l'auberge (oui, on a fait beaucoup d'allers-retours), et on en profite pour mettre la tente à sécher dans la dry room (ça c'est franchement top moumoute. Ca déchire son macareux même), puis on repart en ville. Notre nouvel objectif : trouver des bonnets et ces maudits pantalons de pluie (bis), car mine de rien, nous sommes sur la côte, et avec les bourrasques de vent et la pluie (toujours elle), "ça caille sa mère". On trouve des pantalons trop grands et horriblement chers, et après plus de six boutiques à chercher des bonnets autre que taille enfant, on se résout à acheter le seul modèle qu'on ait vu : celui de touristes avec le drapeau écossais et tout. La lose. Mais au moins, maintenant, on a chaud aux oreilles, quitte à avoir l'air de guignols. Sur le retour, on en profite pour visiter le musée de la guerre et de la paix d'Oban. On y trouve encore un joyeux bric à brac, mais la visite n'est pas transcendante. Enfin ça a le mérite d'être gratuit, on ne va pas non plus cracher dans la soupe.




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Nous revenons enfin définitivement à l'auberge, non sans apprécier la taille des vagues, à présent que la marée est haute. On téléphone pour rassurer les parents, attaque un apéro tacos/bière (on a décidé de relever le défi des Wychwood Brewery : il faut boire les 5 bières différentes de cette brasserie pour avoir droit à un Tshirt), et passe direct au dessert puisque, de manière prévisible, ça nous coupe l'appétit. On profite de ce moment de calme pour planifier la suite des évènements. Le temps est tellement pourri que le camping sauvage risque d'être vraiment suicidaire. On trod donc la carte dans tous les sens pour profiter au maximum de l'île de Mull avec nos vélos, mais la tâche s'avère ardue. Heureusement, une vieille baroudeuse anglaise qui dort également à l'auberge nous entend parler et nous indique une auberge indépendante pile au milieu de l'île, ce qui nous arrange parfaitement. On décide donc de passer réservation pour nos dernières nuits dans la région entre Oban et Salem (le village au centre de l'île) pour être sûrs de dormir au sec d'ici notre retour à Glasgow. Ca fait un peu mal car les nuits en auberge ne sont pas données, mais on est tellement trempés et gelés toute la journée qu'on veut au moins pouvoir se poser au chaud le soir, si on ne veut pas mourir congelés. Poukram, qu'elles vont nous coûter cher ces vacances ! Mais tant pis, on est là, on en profite, on verra pour les sous plus tard. Le programme des jours à venir est à présent à peu près fixé, on peut finir la soirée tranquillement...