Encore un matin sans réveil : lever juste avant 10h.



Et là, c'est la panique à bord, car on se souvient vaguement d'une affichette dans le camping indiquant que les douches ne sont chauffées que de 7h30 à 10h... Poukram ! Enfilage de pantalon express, douche en speed, la tête dans le pâté, pour que Dou ait aussi de l'eau chaude (n'ayant qu'une seule serviette et une seule savonnette, il fallait se relayer)... En fait, il devait seulement s'agir du chauffage des locaux, car Dou a droit à sa douche chaude, bien qu'on ait dépassé l'heure. C'que c'est de mal lire les panneaux, on se fait des coups de stress pour rien. Petit dèj préparé au réchaud sous l'abri de la table de camping... On étrenne les popottes et on finit le jambon, qui risque de ne pas trop bien vivre la conservation hors d'un frigo, même s'il ne faut pas encore trop chaud. Petit déjeuner salé donc, presque comme les écossais. Une fois de plus, on fait le point : que fait-on aujourd'hui ? Puisque nous avons décidé de modifier l'itinéraire au jour le jour, la question est pertinente. Il fait un temps de chien, tout est détrempé et le ciel est tout gris. En plus, on ne sait pas si le chemin conseillé par Niall est vraiment difficile, comme il semblait le dire... Pour se décider, un petit tour à l'office du tourisme devrait nous aider. Renseignements pris, la route qui longe le Loch Awe un peu plus au Nord est effectivement splendide. L'employée ne sait pas nous dire si le parcours est difficile, mais beaucoup de cyclistes l'empruntent. Par contre, ce chemin implique forcément une ou deux nuits de camping sauvage, car il n'y a rien pour se loger, même en camping, avant le bout du Loch. Et par la route, ce n'est pas forcément mieux, car les campings indiqués sur notre carte ne sont en réalité pas "officiels", et il y a de fortes chances que nous devions nous rabattre également sur du camping sauvage. Je n'ai rien contre, j'adore ça, mais il fait tellement humide que la perspective de ne pas pouvoir se sécher pendant deux ou trois jours et de grelotter ne nous enchante pas trop. D'un autre côté, les musées et autres châteaux sur la route sont bel et bien ouverts... C'est tentant, d'autant plus que cette pointe ouest de l'Ecosse est réputée très belle, avec les plus beaux sites celtiques.
Mais les prévisions météo nous donneront le coup de grâce : à échéance quatre jours, le mieux qu'on puisse espérer, c'est de la grosse pluie. Ca craint à mort, car rouler sous la pluie, avec le vent, c'est vraiment pénible.
Même moi , qui suis pourtant à l'origine de cette vadrouille, ça ne m'enchante pas. Après réflexion, on décide d'opter pour un plan B : prendre le bus vers Oban pour s'y installer un QG au sec et rayonner autour à vélo ensuite. Nos discussions nous avaient fait marcher un peu en ville, et nous revenons donc à l'office du tourisme. Oui, les bus transportent les vélos. Et le prochain est à 13h10. Comme c'est le seul de la journée, on a intérêt à ne pas le rater. Et il est... 12h15 ! Arg ! Branle bas de combat ! Retour au camping en quatrième vitesse. On replie le camp en un temps record (il faut croire qu'on prend le pli), et à 12h50, nous sommes à l'arrêt de bus. On a même le temps d'aller s'acheter quelques biscuits, pour remonter le moral.

Mais le mauvais sort s'acharne sur nous. Le bus arrive, et impossible de rentrer les vélos dans les soutes, malgré nos efforts : on est en période de vacances, et ils ont mis des bus plus petits. Le prochain suffisamment grand est prévu pour le lendemain 9h10 ! Poukram. On est vraiment désappointés. Pour ne rien arranger, il pleut à verses. Retour au camping, le moral dans les chaussettes. On remonte la tente sur le sol détrempé (voir photo ci-dessous) et on passe notre frustration sur les cookies et les raisins au chocolat. Il continue de pleuvoir. Ca tombe bien, c'était ce qu'avait prévu la météo. Je rédige ce compte-rendu pour une fois en journée et la console occupe le reste du temps. On va peut-être essayer de sortir un peu, faire quelques courses, voire pousser un peu plus loin dans le village pour aller voir le petit phare et faire quelque chose de notre après-midi. Mais l'humidité ambiante ne nous enchante pas trop, et on profite un peu d'être au sec sous la tente avant de bouger.




Lorsqu'enfin on se motive, on "visite" le supermarché du coin. Comme à chaque fois, nous passons un temps fou dans le rayon charcuterie pour essayer de trouver quelque chose d'autre que du jambon, mais qui donne un peu envie. Ce n'est pas gagné, de ce côté là, les écossais sont vraiment mauvais. De dépit, on fait des tests sur des chips et de la bière qu'on ne connait pas. Apéro de la mort, Yay !



On fait un bref passage à la tente, juste le temps de tuer la batterie de ma console, et on repart en ville, car on a oublié de vérifier les horaires de bus. Nous tenons à être bien sûrs de l'heure, car à deux bus par jour, dont seulement un suffisamment grand pour nos vélos, il ne faut pas le rater demain matin. On n'est vraiment pas motivés pour se coltiner une nouvelle journée coincés ici. Lochgilphead, c'est joli, mais sous les trombes de flotte, cloitrés dans la tente, pas moyen d'y passer un deuxième jour. On rentre au camping, et on se pose tranquillement. On finit par relativiser le mauvais temps, mais finalement, on se fait un apéro-discute plutôt sympa. J'avais peur que cette journée soit *vraiment* très longue, mais au final, ça a quand même été. On a bien fait de bouger un peu. Et puis je me suis rendue compte que "l'obligation" de rester un peu sous tente comme ça nous avait amenés à parler de choses qu'on n'avait pas forcément déjà évoquées ensemble. Rigolo comme le changement d'air nous fait du bien.


(clic pour plus grand)

Le repas du soir est un peu bâclé, car l'apéro nous a déjà bien calés, et on se contente de brie sans goût et de turkey ham (jambon de dinde) gluant et pas bon. On met une nouvelle fois en application le dicton que nous avons adopté : CPBMCPG ("C'est Pas Bon Mais C'est Pas Grave" ^^') et on se pose enfin dans nos duvets bien chauds. Heureusement qu'on a investi dans du bon matériel de camping, parce que le sol, à cause de la flotte qui imbibe le sol moussu, est complètement gelé, et si on n'avait pas nos tapis de sol de compétition, on serait congelés. Même avec les duvets ultra denses qui descendent à -5°C/-10°C en température confort. On met le réveil pour le lendemain et après de lecture, on se couche. On s'endort avec les poules, car même les moutons qui paissent derrière le camping mêlent encore. L'objectif de demain est d'arriver à Oban en bus, de s'y installer, avec dans l'idée de visiter la distillerie et de faire un petit saut sur l'île de Mull. On est bien loin du programme vaguement prévu avant le départ, mais le temps n'est vraiment pas de notre côté... Alors on fera au mieux, l'essentiel est qu'on profite du voyage, et qu'on voie plein de choses !