Comme j'avais écrit une petite nouvelle pour présenter mon perso sur le fofo de roleplay Harry Potter, autant partager ici. Donc le principe, c'est de présenter son personnage, son caractère et son comportement, ainsi que la manière dont il est "tombé dans le monde magique". Je vous épargne le dernier morceau qui amène en accéléré jusqu'à la cérémonie de répartition, il est de moins bonne qualité.


***

Page McHenry courait dans les rues de Londres, le cœur battant à tout rompre. Elle se retourna pour voir si sa sœur Helen la suivait. Celle-ci était de constitution plus chétive, et il était hors de question que Page la laisse en arrière…

- Ca va tu suis ? ahana-t-elle entre deux respirations.

Sans attendre la réponse, elle laissa sa sœur arriver à sa hauteur et se remit à courir, jetant un œil à leurs poursuivants. Les quatre garçons gagnaient du terrain, et à en juger par les cris qu’ils poussaient, les deux fillettes feraient mieux de trouver un moyen de disparaître avant qu’ils aient l’occasion de mettre la main sur eux. Guidant Helen, Page obliqua brutalement dans la première ruelle qui se présenta à elles. Contrairement à sa sœur, elle connaissait le quartier d’East End comme sa poche. C’était son terrain de jeu, son territoire, et ce n’étaient pas quatre garçons à peine plus âgés qu’elle qui allaient la faire plier. Nouveau croisement, nouveau changement de direction. Droite, gauche, gauche, tout droit, puis de nouveau à droite… Page leur faisait gagner un peu d’avance, mais leurs poursuivants étaient toujours sur leurs talons, elle pouvait entendre leurs vociférations…
Enfin elles arrivèrent, hors d’haleine, là où Page voulaient qu’elles soient : Spitafield market grouillait de monde en ce dimanche matin, et c’était exactement ce dont elles avaient besoin pour se défaire des importuns qui leur filaient le train. Les deux fluettes gamines se faufilèrent comme des anguilles entre les badauds, esquivant les sacs, cabas et autres poussettes par des galipettes de cabri. Page était certaine que les adolescents, plus massifs, auraient beaucoup plus de mal qu’elles à jouer des coudes pour traverser la foule compacte.
Après avoir quelque peu remonté la rue, Page saisit sa sœur par le coude et les fillettes se dirigèrent vers les arches déglinguées du chemin de fer désaffecté sous lesquelles nombre de boutiques de vêtements s’étaient spontanément installées depuis quelques années. Les deux sœurs se glissèrent discrètement dans l’une d’entre elles, et passèrent derrière les rangées de frusques à bas prix pour s’asseoir sous l’une des penderies. Enfin au calme, les deux fillettes s’effondrèrent, le souffle court, mais un sourire au lèvres. Page laissa passer quelques instants, le temps que son cœur daigne ralentir à un rythme sinon normal, du moins raisonnable. Elle fit sortir Sugar, sa petite souris blanche, de la poche ventrale de son sweat shirt à capuche et la fit courir sur ses mains avant de la percher sur son épaule.

  • Ca va ma belle ? Pas trop secouée ? T’es vraiment de toutes mes aventures dis-moi !*

Puis, jetant un œil à sa sœur, elle glissa malicieusement :

- On les a bien eus, hein ?

Elle appuya sa déclaration d’un sourire stupide et d’un regard en coin pétillant de bonne humeur. Helen était adossée au mur, les yeux fermés, et essayait de reprendre son souffle.

- C’était obligé que tu donnes un coup de pied dans le tibia de ce pauvre Thomas Connor ? demanda-t-elle.
- Ben… Ils avaient qu’à pas nous dire de filer comme ça. Le parc n’est pas à eux à ce que je sache.
- Mais on aurait juste pu aller plus loin…
- Pas question ! On était là avant ! S’ils croient qu’ils me font peur avec leurs grands airs de durs ! En attendant, ils ont l’air fins maintenant, même pas capables d’attraper deux gamines.
- Oui, mais s’ils nous avaient eues…
- Je t’aurais défendue ! Avec moi, tu ne crains rien, tu le sais…

Elle ponctua ses paroles d’une magnifique mimique du « je suis le plus fort », qui fit pouffer sa sœur.

Lorsqu’elles furent remises de leurs émotions, les fillettes quittèrent leur cachette et se dirigèrent d’un pas tranquille vers le Clover’s, le pub que tenait leur mère, Mary. A les voir ainsi cheminer ensemble, il était frappant de se rendre compte des dissemblances des deux jumelles. Elles avaient certes peu ou prou la même taille, les mêmes cheveux d’un blond-roux flamboyant, les mêmes yeux sombres contrastant avec un teint pâle, une constellation de petites tâches de rousseur discrètes mais les similitudes s’arrêtaient là. Page avait les cheveux aussi courts qu’Helen les portait longs. L’une était plutôt robe et très petite fille sage alors que l’autre était garçon manqué au tempérament de feu, courageuse et parfois un peu tête brûlée. Ce qui immanquablement entraînait des centres d’intérêts différents, mais leur complicité n’en était pas moins extrêmement forte. « Le yin et le yang », « l’alpha et l’oméga », « Laurel et Hardi »… A toutes ces grandes paires, les deux sœurs préféraient « la tartine et le nutella », duo des plus essentiels s’il en était. Leur plaisir était de se chamailler pour savoir qui serait le nutella, justement. Elles arrivèrent rapidement en vue du Clover’s et de sa belle devanture vert bouteille flambant neuve. Le pub sentait la peinture fraîche, et les fillettes s’engouffrèrent par la porte vitrée, Sugar vissée sur l’épaule de Page, avant d’escalader les hauts tabourets de bois pour atteindre le comptoir.

- Madam’, deux chocolats chauds pour des morveuses épuisées ! héla Page, d’un signe de la main.

Leur mère s’approcha avec un franc sourire. Elle caressa la joue d’Helen, ébouriffa les cheveux de Page, et tendit à cette dernière une enveloppe avant de s’éloigner chercher les chocolats. Par-dessus son épaule, elle lança :

- C’est arrivé ce matin, je ne vois pas ce que ça peut être…

Page inspecta la lettre sous toutes les coutures. Elle était faite d’un papier épais mais de bonne qualité, et une écriture fine et élégante y inscrivait son nom. Intriguée, elle l’ouvrit précautionneusement et parcourut avidement le document qu’elle contenait. Plus elle avançait dans la lecture, et plus elle paraissait étonnée. Lorsqu’elle arriva au bout, elle avait l’air si éberluée qu’Helen pouffa de rire en voyant sa mine.

- M’man… J’ai un truc à te dire… hésita-t-elle.
- Moui ? fit cette dernière en revenant auprès de ses filles.
- Ben… Paraîtrait que j’suis une sorcière et que j’dois aller à la rentrée dans une école qui s’appelle Poudlard, lâcha Page, incrédule.
- Haha, bien essayé, ma chérie, j’avoue que tu t’es démenée cette fois, pour que la plaisanterie ait de la saveur !
- Mais… C’est pas moi !

Toutes les deux se tournèrent vers Helen.

- Ah non, c’est Page qui fait des blagues de ce genre, pas moi !
- Mais alors… Peut-être que… Ca doit être le facteur, à moins que… Georges !

Toutes les trois furent interrompues dans leurs spéculations par l’intervention d’un client assis au comptoir, qui buvait lentement son thé, allongé d’un nuage de lait.

- Votre petite a une sacrée chance d’avoir l’opportunité de s’inscrire à Poudlard ! glissa-t-il. Assurément, une sacrée chance !
- Eh bien Monsieur Spinkelton… s’étonna Mary. C’est bien la première fois que je vous entends parler ainsi. Je vous ai connu moins énigmatique !
- Bien, il va falloir que je vous explique un ou deux détails, auriez vous un endroit tranquille où nous pourrions discuter ?